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sans doute à la mort sans te crier ma haine. C’est toi, c’est toi la cause de l’épouvantable malheur qui fond aujourd’hui sur notre patrie. La foule, stupide, s’en prend à nos ministres ! Elle ne voit pas que le vrai responsable, c’est celui qui, dans l’ombre et depuis vingt années, formait nos âmes et créait nos valeurs[1]. Quelles âmes nous as-tu faites, Callicrate ? Quelles valeurs nous as-tu données ? Tu nous as enseigné à n’aimer que la raison, à ne vénérer de l’activité humaine que les hautes régions claires et désintéressées, les purs ciel de l’art et de la science ; tu nous as appris à mépriser les bas-fonds de la passion, à prendre en pitié la haine, les raidissements de l’orgueil, l’amour des dieux cruels et

  1. Le mot ἅξια nous a paru pouvoir être traduit exactement par notre mot valeurs.