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en nubie, etc.


les arrêter. Il se trouva alors que les guides du troupeau étaient deux jeunes filles arabes. Leurs compatriotes qui nous accompagnaient les rassurèrent sur nos intentions, et elles se laissèrent engager, à force de paroles persuasives, à revenir au puits avec leur troupeau. Cet accessoire était important ; car j’avoue que, bien qu’elles nous fissent voir au clair de la lune leur beau teint couleur de chocolat, nous tenions encore plus aux brebis qu’aux bergères. Nous entrâmes en négociation, et en achetâmes une ; les pastourelles restèrent quelque temps avec nous au puits. Ce lieu est encore aujourd’hui, comme dans l’antiquité, le rendez-vous des filles et des jeunes gens : c’est là que les premières se font voir et inspirent des sentimens qui provoquent le mariage. Après avoir abreuvé leur troupeau et rempli leurs outres, elles partirent vers le point du jour.

Nous remarquâmes sur cette route des traces de chameaux, et des fragmens de poterie, ce qui fait supposer que c’était la grande route conduisant à la ville. Nous rencontrâmes aussi à la moitié du chemin, entre ce puits et Habou-Grey, une station semblable : à celle que nous avions trouvée auparavant sur la route de Coptos. Les renseignement que je pris, m’informèrent que