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voyages en égypte,


peu de terre glaise, imprégnée de sel cristallisé. Au reste, il produit en abondance des arbustes de sount et souvaroe. Ce dernier, que j’ai trouvé tout le long de la côte, croît au bord de l’eau salée, et même entre les rochers que la marée submerge habituellement. Il ne s’élève guère au-delà de huit pieds ; son feuillage ressemble à celui du laurier[1]; il fournit un bon bois à brûler, et avec le sount il a dû pourvoir la ville du combustible nécessaire.

Le seul article qui paraîtrait d’abord avoir manqué à cette ville antique, c’est l’eau potable. Il y a bien trois puits ; mais l’eau en est si amère que, loin de désaltérer, elle ne fait qu’irriter la soif ; mais il est probable que les montagnes d’alentour recèlent des puits qui sont maintenant comblés ou dont on ne connaît pas l’emplacement : la seule source d’eau passable que l’on connaisse est éloignée d’une journée de la ville ; mais à une journée et demie jaillit d’un rocher de granit une excellente source. Or, à l’aide des chameaux, il était aisé aux habitans de la ville de se pourvoir d’eau fraîche. Quant aux légumes et autres végétaux, on pouvait les cultiver dans la campagne d’alentour, ou les tirer des bords du Nil, comme le fait encore de nos jours la

  1. Voyez l’Atlas, planche 36.