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en nubie, etc.


perdre à la relation de ce voyageur la confiance du public, ne provient que de la jalousie d’au-

    absolument isolé, et éloigné de tout endroit habité. On ne trouve de l’eau qu’à la distance de plus d’une demi-journée de marche, etc.»
    Selon le même auteur, les émeraudes exploitées dans cette mine sont de trois espèces ; mais Masoudy en compte quatre. « La plus belle et la plus chère de toutes, dit cet auteur, est celle qu’on appelle mar ; elle est d’un vert éclatant, qui égale ordinairement celui de la poirée la plus colorée… La seconde espèce se nomme maritime, parce que les rois des pays maritimes, tels que le Sind, l’Inde, le Zanedi et la Chine estiment infiniment cette émeraude…… Le vert de cette espèce ressemble à celui des feuilles qui naissent au commencement et à l’extrémité des branches du myrte. La troisième espèce d’émeraude est celle que l’on appelle occidentale, parce que les rois de l’Occident, tels que ceux des Francs, Lombards, Espagnols, Galiciens, Gascons, Slaves et Russes, se disputent cette pierre avec empressement. La quatrième espèce, qui se nomme asamm (sourde), est la moins belle et la moins chère, attendu que le vert en est pâle, et qu’elle a peu d’éclat.»
    Suivant Macrizy, ce fut le visir Abdallah-ben-Zanbour, qui fit cesser l’exploitation de ces mines, vers l’an 760 de l’hégire ; apparemment les gangues ne fournissaient plus assez de pierres précieuses pour compenser les frais de l’exploitation. On pourrait donc croire, pour concilier les assertions des auteurs arabes avec celles de Bruce, que la mine a produit autrefois des pierres plus fines qu’aujourd’hui, et que les gangues de cette espèce sont épuisées ou