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en nubie, etc.


d’eau, et rien n’est horrible dans ces déserts que la soif ; la faim est cruelle, mais la soif l’est cent fois plus sous ce climat brûlant. Enfin après trois heures d’attente on aperçut les chameaux à l’entrée de la vallée, du côté de l’ouest : ce fut un grand sujet de joie pour nous tous. Les malheureux chameliers étaient excédés de fatigue ; cependant nous ne pouvions rester dans cet endroit. Quand nous leur dîmes que nous allions continuer notre voyage vers le sud, ils furent consternés, et firent une foule d’objections. Mais à force de promesses et de menaces nous les engageâmes enfin à nous suivre.

Après six heures de marche, nous arrivâmes à une vallée enfermée entre deux chaînes de rochers escarpés ; c’étaient des bancs de pierre calcaire, entremêlés de couches de marbre blanc et de granit rouge. Nous continuâmes de marcher, toujours en nous dirigeant vers la mer que nous avions aperçue le matin en perspective. Vers la chute du jour, nous arrivâmes à un endroit où la chaîne de rochers était coupée perpendiculairement, comme si la main des hommes les avait séparés, pour se frayer un passage : les Ababdeh appelèrent ce lieu Charmel-Gimal ou la déchirure des chameaux. Après avoir franchi ce détroit, nous entrâmes dans une