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en nubie, etc.


gendre ; c’est pour empêcher qu’une belle-mère ne sème la zizanie entre deux époux.

À la naissance d’un enfant, le père tue une brebis, et donne un nom au nouveau-né. En cas de maladie, ils se contentent de dire houlla kerim, et de rester couchés jusqu’à ce que la nature leur rende la santé ou leur donne la mort. Je vis des vieillards qui ne savaient pas leur âge, parce qu’ils ne connaissaient point les calculs chronologiques : d’après leurs supputations ils pouvaient avoir quatre-vingt-dix ans. Quand un Arabe meurt, on le dépose dans une fosse que l’on creuse quelquefois dans l’endroit même où il a expiré, et l’on ne fait qu’éloigner un peu la tente. Ces nomades ne se marient jamais qu’entre eux. Une fille de cette tribu, aussi pauvre que tous ses compatriotes, ayant été demandée en mariage par un cacheff turc, lui fut refusée. Il voulut l’enlever ; mais le rassemblement subit de plus de trois cents nomades le força de se retirer ; la jeune fille fut donnée ensuite en mariage à un de ses parens[1].

On a essayé d’attirer ces nomades sous le joug

  1. Dom Raphaël assure également dans l’ouvrage cité à la note précédente, que le chef de la tribu des Ababdeh refusa sa fille à un employé de l’armée française, pendant l’expédition d’Égypte. (Le Trad.)