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en nubie, etc.

Mais il y en a peu qui se donnent tant de peine ; la plupart préfèrent l’oisiveté. Une pipe de tabac est pour ces sauvages un objet de luxe, et un morceau de mouton gras, la plus grande des friandises. Ils vont presque tout nus : petits et mal faits, ils ont pourtant de beaux yeux ; les femmes que nous vîmes aux puits en avaient de charmans. Celles qui sont mariées se couvrent ; les autres se passent de vêtemens ; cependant elles n’en soignent pas moins leur coiffure. Elles laissent croître leurs cheveux et les tressent, mais en les serrant au point qu’il serait impossible d’y enfoncer un peigne. Quand elles peuvent se procurer de la graisse de brebis, elles s’en couvrent toute la tête, et laissent au soleil le soin de fondre ce suif et de l’unir à leur chevelure : on pense bien que cette pommade n’est pas des plus odoriférantes. Pour ne pas déranger une aussi belle coiffure dont elles sont fières, elles se contentent de faire cesser les démangeaisons de la tête, à l’aide d’un éclat de bois pointu dont elles se servent avec beaucoup d’adresse ; leurs cheveux noirs sont d’ailleurs si crépus, qu’ils conservent naturellement leur position. Ces Arabes ont le teint couleur de chocolat foncé ; leurs dents sont belles, mais très-longues et proéminentes.