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en nubie, etc.


teindre les terres hautes ! Les uns traversaient les eaux sur des morceaux de bois, d’autres sur des buffles ou des vaches, d’autres encore sur des bottes de roseaux. Les langues de terre que l’eau n’atteignait pas, étaient autant d’asiles offerts aux hommes et aux bestiaux qui y étaient attroupés en foule[1]. Le peu de provisions que les fugitifs avaient pu emporter, était tout ce qu’ils avaient à attendre jusqu’à la fin de l’inondation. En plusieurs endroits, l’eau avait presque tout inondé, et avant vingt-quatre jours il il n’y avait aucun secours à espérer.

Les cacheffs et caimakans du pays faisaient tout ce qu’ils pouvaient pour assister les villageois avec leurs bateaux. Mais c’était trop peu pour la quantité de monde qui avait besoin de moyens de transport. Le cœur nous saignait à la vue de tant de détresse. Il eût été dangereux pour eux et pour nous de nous approcher avec notre bateau ; tout le monde se serait élancé dans cette embarcation, et nous aurions infailliblement péri ensemble.

Arrivés à Erment, village dont heureusement la position est élevée, nous y trouvâmes un grand nombre d’habitans des environs. Nous débarquâmes sur-le-champ, et notre bateau ser-

  1. Voyez l’Atlas, planche 26.