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en nubie, etc.


droite s’élevaient les rochers et les temples de Gournah, le Memnonium, les vastes constructions antiques de Medinet-Abou et les deux statues colossales qui dominaient sur les eaux, comme les fanaux de quelques côtes d’Europe. Sur la gauche s’étendaient les ruines de Carnak et Louxor, à l’est desquelles la chaîne des monts Mokatam servait de côte à cette nappe d’eau immense.

Le premier village où nous arrivâmes, ce fut celui d’Agalta où nous nous arrêtâmes, moins pour le voir que pour demander au caimakan un soldat afin de garderies tombes, indépendamment des Arabes et de nos gens que nous y avions laissés. Je ne crus pas cette précaution inutile, malgré la porte solide que j’y avais fait mettre. Le Caimakan parut dès que nous arrivâmes ; il était désolé de l’inondation, et tremblait pour le sort du village. Les paysans n’avaient pas un seul bateau à leur disposition ; et si le courant rompait la faible enceinte qui les protégeait, il ne leur restait d’autre ressource que de grimper sur les palmiers, et d’y rester juchés jusqu’à ce que la providence leur envoyât quelque secours. Ce n’est pas que le pays n’eût des bateaux, mais ils étaient tous employés au transport des grains qu’on avait enlevés des villages menacés de l’inon-