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voyages en égypte,


la vallée du Nil telle que nous l’avions sous les yeux. Vu le peu d’eau qui avait paru l’année précédente, les Arabes s’étaient attendu cette année à une crue considérable ; Cependant ils n’avaient pas prévu le débordement extrême qui eut lieu. Des enceintes de terre et de roseaux mettent ordinairement leurs villages à l’abri des inondations ; mais cette fois le fleuve se joua de toutes leurs précautions. N’étant bâties qu’en terre, leurs chaumières ne purent tenir contre le courant ; et à peine les eaux les eurent-elles inondées, que ces frêles habitations s’écroulèrent l’une après l’autre. Le fleuve entraîna 1 tout ce qu’il trouva sur son passage ; hommes, femmes, enfans, bestiaux, grains, tout fût emporté, et les flots effacèrent jusqu’aux traces des villages qui avaient disparu dans les eaux. On croit généralement que tous les villages d’Égypte occupent une position tellement élevée que les eaux ne peuvent les atteindre : c’est une erreur. Dans la Haute-Égypte, du moins, la plupart des villages s’élèvent à peine au-dessus du reste du sol, et ils n’ont d’autre moyen de se garantir des inondations que ces digues de terre et de joncs dont je viens de parler.

Je croyais voguer sur un vaste lac, parsemé d’îles et orné d’édifices magnifiques. A notre