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Égypte, et se débitent chez les Bédouins. On en fait d’autres avec les noyaux du daoum, surtout à Dendera, où est la principale fabrique de ce genre. Ceux-là se portent par une espèce de dévotion ; apparemment parce qu’on leur attribue quelque qualité mystique. On importe en Égypte une grande quantité de grains rouges et noirs de Jérusalem. Les grains de verre (kberraz) sont recherchés en Égypte, en Nubie, en Abyssinie et en Oarfour, et viennent, pour la plupart, d’EI-Khalil ou de l’Ebron, auprès de Jérusalem. Ce lieu fournit de la verrerie à toute la Syrie méridionale, et à la plus grande partie de l’Égypte et de l’Arabie. On en introduit de plus beaux* de Venise et de la Bohême : ceux du dernier pays sont blancs. Il se vend annuellement au Caire quatre à cinq cents caisses de grains ; de verre de Venise, chacune de dix quintaux et de la valeur de quatre à huit louis. À Djedda, M. Burckhardt vit des assortimens de grains destinés pour les marchés d’Abyssinie, et composés d’une douzaine d’espèces différentes qui sont en vogue dans des districts particuliers. Les marchands de Souakin importent au marché de Shendy une espèce de grains de collier, appelés reych, qui sont achetés particulièrement par les marchands de Kordofan, pour servir dans leur pays à l’achat des esclaves. Avec un millier de ces grains on peut se procurer à Kordofan six femmes esclaves. À Djedda, le mille de reych se vend quinze dollars d’Espagne. Ce sont de petites boules d’agate de l’Inde, perforées, et de la grosseur des billes de marbre qui servent chez nous aux jeux d’enfans. Les femmes les portent en collier, et les marchands en font un objet de spéculation lucratif.