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Dakké. Auprès de cette place ils gravissent les montagnes, et retournent par le désert vers Siout. Leur troupe consiste ordinairement en cent cinquante cavaliers et autant d’hommes montés sur des chameaux. Aucun Nubien n’ose leur résister ; les gouverneurs leur font au contraire des visites, et leur offrent quelques présens. C’est particulièrement à cau : e des incursions de cette tribu, qu’une grande partie de la rive occidentale du Nil est déserte. Lorsque ces pillards se portent sur Ballyane, les habitans se réfugient avec leurs bestiaux dans le temple d’Ybsamboul, et s’y défendent même comme dans un fort.

Le mot d’Ybsamboul est vraisemblablement d’origine grecque ; la terminaison en mXiç est changée en boul, comme dans le mot Stamboul.

Tom. I, p. 167. Esclaves des officiers turcs.

Les officiers turcs achètent souvent, dans la Haute Égypte, des enfans, les élèvent dans leur service ; et lorsque ces jeunes esclaves sont en âge de porter les armes, on les habille et on les arme comme soldats, et on les inscrit sur le rôle de la compagnie ou du corps commandé par leurs maîtres. Ceux-ci touchent alors la paie de leurs esclaves et la gardent ; en sorte que c’est pour eux une source de bénéfices d’avoir beaucoup d’esclaves. M. Burckhardt assure que par ce moyen un grand nombre de soldats noirs a été introduit dans l’armée turque, et que le pacha a même voulu former un corps de noirs exercés à l’européenne ; mais que l’aversion des officiers pour cet exercice l’a fait renoncer à son projet. Le nombre d’esclaves achetés annuellement par les officiers turcs en Égypte, se monte à six ou huit cents.