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Les cacheffs prennent aussi une petite quantité de dattes sur chaque dattier, et perçoivent un impôt sur tous les bateaux qui chargent des dattes à Deir. Ces chargemens destinés pour l’Égypte, se montent annuellement à quinze cents ou deux mille ardeps. Les cacheffs sont en outre juges ; et comme la justice se paie, ils tirent de ces fonctions un bénéfice, indépendamment des vexations criantes qu’ils se permettent, et qui poussent quelquefois leurs sujets désespérés à des actes de rébellion ouverte. Quand un Nubien s’enfuit pour échapper à la tyrannie des cacheffs, ils mettent en prison sa femme ou ses enfans jusqu’à ce qu’il revienne ; tandis qu’en Égypte et en Syrie, les pachas respectent les familles mêmes de leurs plus grands ennemis. Lorsqu’un Nubien, qui vit dans quelque aisance, a une fille à marier, les cacheffs la demandent en mariage ; après la noce ils extorquent, sous divers prétextes, les biens du beaupère. Aussi les cacheffs ont contracté des mariages dans presque tous les grands villages. Osseyn - Cacheff a, selon M. Burckhardt, plus de quarante fils, dont vingt sont mariés de la même manière.

Tom. I, p. 152. Petit temple d’Ybsamboul

Le petit temple d’Ybsamboul sert, suivant M. Burckhardt, de refuge aux habitans de Ballyane et aux Arabes des environs, qui sont obligés régulièrement, chaque année, de se dérober aux incursions des Bédouins Mogrebins, établis entre la grande Oasis et Siout. Ces nomades commencent leur expédition par le pillage d’Argo et de tous les villages de la rive occidentale du Nil : ils visitent ensuite Mahass, Sukkot, Batu-el-Hadjar, Wady-Halfa, les villages situés vis-à-vis de Deir, et enfin