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Tom. I, p. 131. Cacheffs de la Nubie.

Les trois cacheffs ou gouverneurs de la Basse-Nubie descendent de Hassan-Cousy, que le sultan Sélim envoya avec un corps de Bosniens au secours des Arabes El-Gharbye, qui avaient été opprimés par les Arabes Djowabère, depuis que ces deux tribus s’étaient établies dans le pays. Les soldats bosniens qui étaient venus avec lui chasser les Djowabère, s’établirent dans les trois forts d’Assouan, Ibrim et Saï, et furent exempts de tous les impôts. Leurs descendans jouissent encore de ce privilège : ils s’appellent eux-mêmes Kaladeliy, ou gens des châteaux-forts ; mais les Nubiens les désignent simplement sous le nom d’Osmanli. Leur teint clair les fait distinguer aisément des Nubiens. Ils sont gouvernés par leurs propres agas, et ne dépendent point des gouverneurs de la Nubie. Quant à Hassan-Cousy, il fut, sa vie durant, maître de la Nubie, en payant un miri annuel au pacha d’Égypte. Les trois cacheffs ses descendans ont à peu près la même autorité. Selon M. Burckhardt ils paient un tribut annuel d’environ deux mille huit cent quatre vingts francs, et ils ont chacun environ soixante-douze mille francs de revenu, dont ils ne dépensent pas plus du dixième. Leurs sujets sont taxés non pas d’après l’étendue de leurs terres, mais d’après la quantité des machines d’arrosage ou sakies. On en compte six à sept cents entre la première et la seconde cataracte du Nil. Ce mode de taxation règne le long du fleuve jusqu’à Sennar ; mais le montant en varie : à Wady-Halfa, chaque sakie paie six brebis grasses et autant de mesures égyptiennes de dourrah ; à Mahass, le malek ou roi prend pour chaque sakie six brebis, deux ardeps de dourrah et une chemise de toile.

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