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en nubie, etc.

ADDITIONS DU TRADUCTEUR[1].




Tom. I, p. 48. Eunuques de Siout.

Cest à Zawyet-ed-Deyr, village situé auprès de Siout, et habité principalement par des chrétiens, que se fait cette opération barbare. « Pendant mon séjour dans ce pays, dit M. Burckhardt, les opérateurs étaient deux moines coptes ; on prétendait qu’ils surpassaient tous leurs prédécesseurs en habileté. Leur profession est en mépris même chez les derniers Égyptiens ; mais ils sont protégés par le gouvernement auquel ils payent une taxe annuelle, et les grands bénéfices que les propriétaires des esclaves retirent de ceux à qui ils ont fait subir cette opération, les engage à consentir à une action que plusieurs d’entre eux détestent dans leur cœur. » D’après ce voyageur, l’opération n’est dangereuse que pour des garçons âgés de plus de douze ans. Sur soixante enfans mutilés dans l’automne de 1813 il en est mort deux ; et on lui a assuré à Siout, qu’on ne comptait ordinairement qu’un de perte sur cent. Mais l’opération paraît altérer toute la constitution physique ; les individus maigrissent au point de ressembler à des squelettes. Un enfant mutilé se vend environ mille piastres. C’est ce prix énorme qui rend les marchands d’esclaves impitoyables. On fait à Siout environ cent cinquante eunuques par an. Le pacha d’Égypte a fait en une seule

  1. Tirées des Voyages en Nubie, par M. Burckhardt, Londres, 1819. in-4o.