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tendue anse, c’était mon caméléon. Il avais pris cette fois des couleurs que je ne lui avais pas encore vues, étant d’un brun tacheté de noir, et avec de belles marques couleur d’orange. Mais quand je le pris, toutes ces couleurs disparurent. Quelque temps après il s’échappa, et je le perdis. Quoiqu’il ne m’eût coûté que six sous, j’aurais volontiers donné vingt dollars pour le ravoir.

Dans la suite, pendant mon séjour à Rosette, j’eus plus d’une cinquantaine de ces animaux ; mais ils étaient tous verts, jaunes et noirs, et les Arabes, en les prenant, les avaient blessés plus ou moins ; aussi moururent-ils tous au bout d’un mois ou de six semaines ; cependant le caméléon a la vie très-dure. J’avais préparé deux cages avec plusieurs compartimens, pour apporter des caméléons en Angleterre ; mais les Arabes, au lieu de les prendre par la queue, les avaient saisis trop rudement par le corps, et quand une fois leur corps est froissé, ils ne vivent jamais au-delà de deux mois. La nuit, quand ils dormaient, il était facile de voir l’endroit où ils avaient été froissés, et qui était d’un noir foncé, tandis que le reste était d’une nuance très-claire.

La principale nourriture des caméléons con-