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en nubie, etc.


ne savais pas un mot de turc ; mais les femmes ne sont jamais embarrassées de causer. Mon Mamelouk se tenait en dehors de la porte, et me traduisait en arabe mêlé d’un peu d’italien ce que les femmes me disaient ; par ce moyen nous entretînmes une conversation pendant quelque temps. Elles commencèrent par me parler du pélerinage qu’elles venaient de faire et des fatigues qu’elles avaient subies. Comme le Mamelouk avait dit à leurs gens que j’étais une hadgi ; et que j’avais été à Jérusalem, elles me dirent que j’étais bien heureuse d’avoir vu cette ville. Jérusalem est regardée par les Turcs comme une cité sainte, parce que c’est une des échelles de la route de la Mecque, et par ce qu’elle contient les tombeaux de Suleiman et Daoud ; elles exprimèrent de l’admiration et de la surprise quand je dis que j’étais allée voir leur tombe. Elles ne pouvaient concevoir comment des Anglais savaient quelque chose de David, de Salomon et de Joseph ; noms qui tous appartiennent aux Turcs. Je leur dis qu’ils nous appartenaient aussi, et je commençai à leur citer couramment quelques noms du Vieux-Testament, en ajoutant que Jésus-Christ descendait de David. Elles furent les premières à me faire des questions sur la vierge Marie et notre Sauveur ; et elles parurent contentes de