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en nubie, etc.


les plus légers prétextes. Je lui répondis que j’avais été dans un édifice où, à ce que l’on m’avait assuré, notre Seigneur avait été présenté ; que j’y avais vu une pierre avec les empreintes des pieds du Sauveur, et que j’avais eu la satisfaction de m’agenouiller pour les baiser. Il était évidemment venu chez moi pour me gronder ; mais voyant que j’étais si bonne chrétienne, il était trop pieux pour continuer, et il se borna à dire : che coraggio ! (quel courage). Il m’assura que le moine le plus âgé de son couvent n’avait jamais osé aller seulement dans la rue qui conduit au temple, ce dont je suis bien persuadée.

Dans la soirée les femmes chrétiennes du quartier s’étant assurées que personne ne m’avait menée au temple, vinrent me trouver, et après avoir pris place autour de moi, elles s’écrièrent par intervalles, en levant les mains au ciel, que c’était Dieu qui m’avait sauvée. Lorsque je leur exprimai mon regret de n’être pas entrée dans le saint des saints pendant que j’étais sur la plateforme, elles s’écrièrent, en faisant le signe de la croix, que je devais à la protection de Jésus-Christ et de la Vierge Marie de n’être pas entrée, puisque autrement j’aurais été brûlée vive.

Cependant je jugeai prudent de quitter Jéru-