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en nubie, etc.


désagréable que j’avais passée, j’espérais pouvoir me reposer un peu dans le lieu que j’avais choisi ; mais pendant que je mangeais du pain et des concombres, la seule chose que j’avais pu me procurer, un grand nombre d’hommes, de femmes et d’enfans vinrent pour me dire que je passais par cette route pour éviter de payer le tribut auquel les chrétiens sont soumis. J’avais laissé mon firman à Jérusalem ; mais sachant que les Européens sont exempts de payer, je résolus de ne rien donner, et je chargeai mon mokaro de leur dire de s’en aller puisqu’ils n’avaient pas le droit de me rien demander. Au lieu de s’acquitter de sa commission, il mendia pour les habitans, en ajoutant qu’autrement nous pourrions avoir à nous en repentir. Cette conduite me fit presque perdre patience. Je leur fis signe de s’en aller : comme ils continuaient de m’importuner, je me levai d’une manière menaçante et commençai d’ouvrir mon porte-manteau. Alors le mokaro pensant que je pourrais avoir des pistolets, engagea lui-même le peuple à se disperser. J’avais été tourmentée des mouches dans la tente des bergers ; mais ce n’était rien en comparaison de ce que je souffrais cette nuit-ci ; elles m’assaillirent par milliers et me firent subir la plus horrible torture. J’aurais mérité une prime de l’in-