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voyages en égypte,


dant qu’il cherchait à saisir la mule, je lui donnai un coup de cravache, mais il l’évita et brandit son sabre contre moi. La mule s’arrêta alors, et je descendis étant déterminée à me montrer aussi obstinée qu’elle. Je défiai l’homme noir de me toucher, et je poursuivis mon chemin, laissant derrière moi et la mule et le conducteur très-effrayé de ma témérité. Quand je fus au delà des limites, je regardai derrière moi, et, à ma grande surprise, je vis l’homme qui me suivait avec la mule.

Mon désir était d’arriver dans la vallée de Jéricho avant la grande affluence des pélerins. N’ayant personne sur qui je pusse compter, je voulais me procurer un endroit éloigné de la foule : j’arrivai à temps pour prendre possession de deux buissons. Je les fis couvrir de schalls par le conducteur pour me garantir du soleil, et j’y restai jusqu’à notre départ pour le Jourdain. Un voyageur européen que nous avions connu en Égypte, me rencontra dans ses excursions, et en informa les Anglais que la curiosité avait conduits dans cette vallée. Quelques uns me firent une visite, et m’invitèrent à venir dans leur tente, mais je m’y refusai. Étant la seule Européenne, j’aimais mieux rester là où j’étais, que d’aller recevoir quelques politesses insultantes, que des hommes de