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en nubie, etc.

Le soir, en revenant de mes promenades, je trouvais quelquefois le plus grand tumulte dans la maison. Sa première femme avait pour elle un grand parti, surtout parmi les femmes chrétiennes : ce n’est pas qu’elles lui fussent dévouées, mais l’autre femme était native de Carnak : or les habitans de Carnak et ceux de Louxor ne vivent jamais en bonne intelligence : Un soir, en rentrant, je vis la cour remplie de monde ; des pierres, des briques et tout ce qu’ils pouvaient saisir fut lancé dans la chambre de la nouvelle femme. Quand on me vit, on voulut m’entraîner dans le complot ; mais je déclarai positivement à la première femme que les Anglais ne se mêlaient pas des lois et coutumes des autres peuples. Dès lors elle me garda rancune et me fit toutes les petites méchancetés qu’une Arabe est capable de faire, jusqu’à jeter des drogues dans l’eau destinée à mon déjeuner. Immédiatement après en avoir bu je fus saisie de vives douleurs, et je restai malade pendant plusieurs jours. Je ne la soupçonnai pas d’abord, cependant je ne tardai pas à remarquer le changement qui s’était opéré dans sa conduite. Environ quinze jours après elle en fit autant. Dès lors j’eus soin d’empêcher qu’elle ne fît plus rien pour moi, et bientôt après nous allâmes résider à Beban-el-Malouk,