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de la chaleur des vents ; mais je les soulageai en les lavant. Je trouvai à cette époque ma vue meilleure qu’elle ne l’avait été en Europe.

Après ma guérison je me fis une règle de laver journellement mes yeux avec de l’eau fraîche mêlée d’eau-de-vie, ce qui les fortifia beaucoup. Toutes les fois que je les sentais disposés à faiblir, je renforçais la lotion, et me lavais plusieurs fois par jour : ce simple remède ne manqua jamais de les rétablir ; cependant ma vue n’a point repris son ancienne force.

À ma seconde arrivée à Philæ le 5 juin 1817, je trouvai M. Belzoni et quelques uns de mes compatriotes qui se préparaient à se rendre à Ybsamboul. Mon mari avait beaucoup d’empressement d’ouvrir le temple, opération qu’il avait commencée l’année précédente, lorsque nous avions visité ce pays sans être accompagnés d’aucun Européen. Je formai des vœux pour y aller aussi ; mais comme nous n’avions pas à notre disposition un bateau particulier, je fus obligée à mon grand regret de rester dans l’île, et de renoncer au plaisir de voir l’intérieur d’un temple intéressant qui nous avait donné tant de mal l’année précédente. À cette occasion je ne puis passer sous silence la partialité de quelques uns de mes compatriotes, qui, visitant dans la suite Ybsam-