Page:Belzoni - Voyages en Égypte et en Nubie, 1821, tome 2.djvu/261

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
253
en nubie, etc.


buste colossal fut attaqué de la même maladie. Je ne prétends point décider quelle est la cause de ce mal ; je dirai seulement comment il me vint. La veille je m’étais tenue auprès d’une ouverture pratiquée dans le mur de ma chambre et qui servait de fenêtre ; je sentis alors un courant d’air frapper mes yeux, mais je n’y fis pas attention. M. Belzoni de même eut les yeux frappés d’un courant d’air. On croit généralement que l’ophtalmie vient de la grande chaleur ou du sable fin dont l’air est quelquefois rempli : cela se peut. Cependant nous étions en Égypte et en Nubie depuis dix-huit mois, dont nous avions passé dix à Soubra, à peu de distance du Caire, vis-à-vis du Nil : exposés à tous les vents, nous n’avions point de vitres à nos croisées ; or si les vents chauds affectaient les yeux, nous n’aurions pu échapper à l’ophtalmie ni en Égypte, ni en Nubie. À Soubra nos chambres ne nous mettaient même pas à l’abri des sables dans le temps des camsihns. L’air était rempli, pendant des heures, de sable chaud qui rendait la respiration difficile, et nous obligeait de tenir nos yeux fermés. Pendant ce temps je m’attendais chaque jour à être attaquée de l’ophtalmie ; cependant il ne m’arriva rien, si ce n’est que je sentais mes yeux fatigués par suite