Page:Belzoni - Voyages en Égypte et en Nubie, 1821, tome 2.djvu/254

Cette page n’a pas encore été corrigée
246
voyages en égypte,


stituent le kerkadan[1], petit grain qui croît dans le pays. Son enfant était couché tout nu sur une peau ; il n’avait encore que vingt jours ; à peine y faisait-elle attention. Je lui donnai diverses espèces de grains de verre ; la petite négresse qui était venue au bateau, vint s’asseoir auprès de moi, par ordre de sa maîtresse, avec quelques vieilles femmes qu’elle était allée chercher. On examina toutes les parties de mon costume, les boutons les intriguèrent autant que les femmes d’Assouan ; elles crièrent tayb, tayb (bon), à chaque chose que je leur montrai. Je trouvai en général les femmes de Nubie, plus réservées et plus polies que les femmes arabes ; elles ne montraient pas la convoitise et la jalouse envie de celles-ci. Quand leur curiosité fut satisfaite, la femme du cacheff ordonna aux vieilles de danser pour m’amuser ; mais, malheureusement, je ne goûtai point cette marque d’égards qu’elles voulurent me donner.

Pendant mon séjour dans ce lieu, une jeune femme vint à bord pour me prier de lui donner quelques grains de verre ; elle me montra en même temps le peu qu’elle en avait ; j’y trouvai deux ou trois cornalines antiques, avec une goutte d’eau

  1. C’est sans doute le même grain que M. Belzoni, dans la relation de son voyage, appelle Gryadan. (Le Trad.)