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en nubie, etc.


elles paraissaient très-contentes que je leur permisse de me voir. Apercevant M. Belzoni et quelques gens du cacheff à une certaine distance, elles poussèrent un grand cri et me firent entendre qu’il fallait partir. J’étais fâchée de quitter ces femmes sitôt ; elles avaient des manières si amicales que je n’en ai pas vu de semblables ; elles restèrent sur la rive et fixèrent le bateau des yeux, jusqu’à ce que nous eussions quitté la côte.

A notre retour à Ybsamboul j’allai faire une visite à la femme de Daoud-Cacheff. Ayant été prévenue de mon intention, elle avait mis d’avance la maison et la toilette en ordre ; cette maison n’était pas plus belle que la demeure de l’aga d’Assouan. En entrant je la trouvai assise sur des peaux de chèvre noires, cousues ensemble. Je m’aperçus que c’était une distinction dont le vulgaire ne jouissait pas. Elle se leva, et, après m’avoir saluée, elle prit une peau, la plaça devant moi, pour m’y faire asseoir, et s’assit elle-même à terre. Elle était vêtue d’une robe de coton bleu, costume de la basse Égypte qui passait en Nubie pour une grande distinction. Le café que l’on apporta, était de celui que nous leur avions donné en passant, car ils peuvent rarement s’en procurer eux-mêmes ; ils y sub-