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en nubie, etc.


d’un certain arbre, ce qui faisait une pommade dégoûtante, qui passe chez elles pour une grande coquetterie : elles ont une autre poudre pour se noircir les sourcils et les paupières. Je lui fis présent de quelques grains de verre, qu’elle eut grand soin de cacher, et je pris congé d’elle.

A notre arrivée à Ybsamboul, je ne descendis point à terre. La femme de Daoud-Cacheff ayant entendu dire qu’il y avait à bord du bateau une femme franque, envoya une petite négresse pour savoir ce que c’était que cet être-là. Cette jeune fille était si farouche qu’elle n’osait venir d’abord ; mais quand les hommes lui eurent dit qu’elle pouvait venir sans crainte, et que la dame ou setté lui donnerait un bakchis, elle approcha quoiqu’avec répugnance. Je lui donnai quelques grains, et ce petit présent la rassura sur-le-champ. Elle observa très-attentivement tout ce qu’il y avait à bord, et ayant aperçu un pot d’une demi-pinte, elle se leva en sursaut et s’enfuit ; mais au bout de quelques minutes elle revint, m’apporta du pain de dourrah et des dattes, et me dit que sa maîtresse espérait que je ne lui refuserais pas ce beau vase, en me montrant du doigt le pot en question. Il était curieux de voir l’anxiété avec laquelle la petite négresse attendait ma réponse : elle me fit entendre que sa