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voyages en égypte,


d’Angleterre et de France, lui et moi. Je ne veux pas omettre qu’en débarquant la première fois à Alexandrie, en venant de l’Europe, j’eus l’obligation à M. Drovetti, d’être logé dans son occale pour éviter le danger de la peste. Cette prévenance contrastait avec la conduite hostile qu’il avait toujours tenue dans la suite contre moi : me trouvant face à face avec lui, je ne pus m’empêcher de lui demander par quelle action je m’étais attiré cette animosité de sa part. La réponse qui lui échappa ce fut de dire que je l’avais irrité en faisant enlever l’obélisque de Philæ. Il avoua donc, presque malgré lui, que la jalousie avait été le seul mobile de sa conduite. Je conviens qu’il ne devait pas voir de bon œil qu’un homme, qui n’était en Égypte que depuis peu d’années, y eût recueilli une masse d’antiquités qui empêchait M. Drovetti de placer avantageusement celle qu’il faisait lui-même depuis quinze ans, moins par amour de l’art, que dans l’espoir de la vendre au musée de Londres ou de Paris.

Le vice-consul de France, faisant les fonctions de juge, coupa enfin court, par quelques mots, dans une affaire qui traînait depuis neuf mois ; sa décision fut que, puisque les accusés étaient Piémontais et non Français, il fallait aller à Turin