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en nubie, etc.


bou, nous nous quittâmes bons amis ; je fis à cheik Salem présent d’un cordon de coraux très-communs qu’il reçut avec beaucoup de plaisir, de quelques morceaux de savon, et d’une portion de café ; j’en donnai autant au cadi. Quand nous quittâmes le village, le peuple prit congé de nous avec beaucoup de cordialité, et nous dit qu’il attendait notre retour, pour que nous vinssions nous établir chez eux.

Le voyage commença agréablement ; mais il ne se termina pas de même. En gravissant la crête de rochers qui séparait le village d’El-Cassar de celui de Zabou, le pied de mon chameau vint à glisser, et je tombai avec l’animal de la hauteur d’une vingtaine de pieds le long du roc. Cette chute ne me causa heureusement que quelques meurtrissures et une douleur dans le côté. On me mit sur un âne appartenant à un paysan de l’autre village, qui nous suivait, et on me transporta de cette manière à Zabou chez le cheik Ibrahim, gendre de notre guide. Nous avions par bonheur quelques gouttes d’eau-de-vie parmi nos provisions, on en frottâmes meurtrissures ; mais mon côté me faisait tant de mal, que je ne pouvais me lever sans beaucoup de douleur. Ma natte ou selle me servit de lit comme de coutume ; l’endroit où on l’avait étendue