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en nubie, etc.


attribuent la qualité de rendre des sons ; le grand nombre d’inscriptions gravées par les voyageurs au bas de la statue, attestent qu’ils en ont tous fait l’essai, et qu’ils sont persuadés que c’est là cette fameuse statue sonnante[1].

La magnificence du temple récemment découvert est peu connue, puisque le temple même l’est à peine. On ne connaît pas davantage un colosse énorme, renversé et enseveli entre les deux statues colossales et le portique du temple. On en voit cependant une partie ; c’est le dos du siége sur lequel la figure est assise, et qui s’est cassé en deux morceaux. Je ne sais pourquoi les voyageurs n’ont pas fait plus d’attention à ce monument. J’avais l’intention de le déterrer, mais

  1. Quant à cette statue de Memnon, qui, selon Pline (Hist. Nat., liv. 36, ch. 7), rendait des sons tous les jours, quand les rayons du soleil venaient la frapper, et sur laquelle on lit des inscriptions anciennes, de personnes qui attestent avoir entendu ce son ; Jablonsky, dans la Dissert. De Memnone Grœcorum et Ægyptiorum ; et d’après lui, M. Langlès dans sa Dissertation sur la statue parlante de Memnon, à la fin du vol. 2 de la trad. du Voyage de Norden, rapportent des passages de Strabon et d’un scoliaste de Juvénal, à l’appui de leur conjecture, d’après laquelle un mécanisme pratiqué dans l’intérieur de la statue, et mû par les prêtres égyptiens, a dû produire cette espèce de prodige. (Le Trad.)