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en nubie, etc.


était disposé à faire pour moi tout ce qu’il pouvait ; mais que le père du cadi, étant marchand de dattes, et recevant beaucoup de dollars des Bédouins qui venaient une fois par an faire des achats, paraissait avoir caché son argent dans les ruines, et que par cette raison il était alarmé, craignant que, par la magie, je n’enlevasse son trésor du fond de sa cachette. Je répondis au cheik que l’on pouvait se rassurer, attendu que je n’étais point magicien, et que je ne cherchais point de trésor. Le vieux cheik alla enfin se coucher, et j’en fis autant de mon côté.

Dans la matinée du 29, il y eut entre les Arabes une grande consultation, dans laquelle on chercha d’engager le père du cadi à me laisser aller aux ruines. Les débats furent longs et vifs. Il fut convenu enfin que le vieux marchand de dattes m’accompagnerait tout seul, que je n’irais pas plus loin qu’il ne me conduirait, que je ne mettrais rien par écrit, et que je n’emporterais pas la moindre chose. Je consentis à toutes ces conditions en considérant que s’il y avait des choses curieuses à voir, je pourrais les observer suffisamment pour les transcrire la nuit dans mon journal de voyage ; et que si les objets étaient en trop grand nombre, je trouverais peut-être moyen de les examiner une seconde fois.