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voyages en égypte,


et entrèrent en conversation avec nous. Je leur demandai s’ils voulaient prendre du café ; ils acceptèrent de bon cœur. Quand les uns eurent commencé à boire avec nous, les autres vinrent tous sans être invités. La conversation devint plus générale ; et bientôt le cadi arriva, et fit déployer une grande natte par terre auprès de moi : à ma grande surprise on nous appointa deux jattes pleines de riz ; c’était en revanche du régal que je leur avais fait la veille. Après ce repas on servit de nouveau du café, et le grand cheik lui-même vint pour en prendre sa part. Ainsi j’éprouvais encore la vertu magique du café sur les Arabes.

Nous causâmes de tout, excepté de mon désir de visiter les ruines. Quand la nuit tomba, le cheik m’invita à coucher dans sa maison. J’aurais mieux aimé coucher là où j’étais ; mais je ne crus pas devoir lui faire un refus. Je me transportai donc chez lui avec ma natte. La maison du cheik était comme les autres, faite en boue ; quelques poutres en bois de palmiers, mises en travers, formaient le plancher ; on avait jeté par-dessus ces poutres une grande quantité de paille avec de vieilles nattes. Il ne pleut que rarement dans cette contrée.

Quand nous fûmes seuls, le cheik me dit qu’il