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voyages en égypte,


village ; et, après un léger repas, nous allâmes voir une fontaine curieuse. C’est un ruisseau dont les eaux ont la qualité de teindre en noir, dans l’espace de vingt-quatre heures, la laine blanche qu’on y trempe. Elles sont d’une grande utilité aux habitans qui y teignent toutes les étoffes qu’ils portent habituellement. Les cheiks seuls, et les autres personnes distinguées se vêtissent de blanc.

Les Bédouins de cette oasis sont de la religion mahométane, mais ils ne la pratiquent guère. Un jeune homme du village, qui, ayant été en Égypte, savait un peu épeler, passait chez eux pour un oracle : il possédait quelques feuilles de papier sur lesquelles étaient écrits des passages du texte de l’alcoran : il les récitait souvent. Une Bible arabe eût été encore dans cette oasis un objet très-précieux. Leur manière de vivre est très-simple : le riz qui abonde chez eux, constitue le fond de leur nourriture ; il est d’une qualité trop inférieure, pour qu’ils puissent en exporter ; aussi n’en vendent-ils qu’aux marchands arabes qui viennent prendre des dattes chez eux : celles-ci sont excellentes. Ils ont quelques chameaux et ânes, des vaches, buffles, chèvres et brebis. En général, ils sont pourvus de tous les articles nécessaires, et ils pourraient vivre heu-