Page:Belzoni - Voyages en Égypte et en Nubie, 1821, tome 2.djvu/197

Cette page n’a pas encore été corrigée
189
en nubie, etc.


arabe ; mais entre eux ils parlèrent un autre dialecte qui est aussi en usage à Siwah.

Comme le jour venait de tomber, je fis allumer une bougie ; ce fut un spectacle nouveau pour eux. Quoique ces Arabes ne soient éloignés que de quelques journées des villes des bords du Nil, ils n’avaient pourtant jamais vu une lumière artificielle ; la bougie passa de main en main, et fut examinée avec une grande curiosité. Quand le café fut fini, un des cheiks se leva ; aussitôt tout le monde en fit autant : sans dire un mot, le cheik prit la bougie et s’en alla, suivi de tous les autres, et me laissant dans l’obscurité sur ma natte et mon tapis, qui me servirent de lit. Les chameliers avaient déposé auprès de moi tous nos bagages et vivres ; et ils veillèrent, suivant l’usage, chacun deux heures pendant toute la nuit.

Le lendemain 26, quelques indigènes vinrent avant le lever du soleil nous voir ; mais le souvenir du régal de la veille paraissait déjà effacé de leur esprit ; car ils furent cette fois très-grossiers. Quand le soleil eut paru, les cheiks vinrent pour tenir une délibération sur la question de savoir s’il fallait me permettre de voir les ruines, ou s’il fallait m’envoyer à l’autre village au-delà de la montagne. J’avais déjà été informé qu’il y avait