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en nubie, etc.


avait plus d’abricots que d’autres fruits ; les figues se distinguaient par leur grosseur : le sol était couvert de gazon et de riz. Cette belle végétation eut d’autant plus de charmes à nos yeux, que nous sortions d’un désert nu et stérile. Au moment d’entrer dans ce verger, le guide s’arrêta et nous pria d’attendre en ce lieu son retour ; il partit, et je le vis entrer à quelque distance dans une espèce d’habitation. Nous l’attendîmes quelque temps ; mais il se passa une demi-heure sans que nous le vissions revenir. Je demandai aux chameliers où notre guide était allé ; ils répondirent qu’ils n’en savaient rien. Ennuyé enfin d’attendre, je pris mon fusil et me dirigeai sur l’endroit où j’avais vu entrer le cheik ; avant d’y arriver, j’entendis des voix d’hommes, de femmes et d’enfans ; et quand je me fus approché, je vis un enclos renfermant un grand nombre de cabanes. Immédiatement après la porte il y avait une cour où étaient assemblés les chefs et beaucoup d’habitans du village. Assis par terre, ils délibéraient pour savoir s’ils devaient m’admettre chez eux ou non. Mon guide était fort occupé à les haranguer pour leur persuader que nous étions des gens très-pacifiques, et que nous ne venions que pour chercher de vieilles pierres.