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voyages en égypte,


Memphis et l’Elloah, où le voyageur est perdu sans son guide, et où aucune ombre ne le met à l’abri du soleil, je n’hésite pas à présumer qu’elles ont été élevées pour couvrir les restes de ces troupes infortunées.

Un savant m’a objecté que les hommes ensevelis sous ces tombelles ne peuvent avoir été des Perses, puisque ce peuple, au lieu d’ensevelir ses morts, avait la coutume religieuse de les abandonner aux oiseaux de proie. Mais je ferai observer, en réponse à cette objection, que les Perses de l’armée de Cambyse, qui périrent dans les déserts, n’ont sûrement pas reçu les derniers devoirs de leurs compatriotes ; car, pour que cela eût pu être, il aurait fallu que l’on eût connu leur fin : or Hérodote dit très-clairement qu’on n’en savait rien, si ce n’est qu’ils avaient péri dans les déserts. Il est donc plus raisonnable de supposer qu’ils reçurent les derniers honneurs de quelque autre peuple, peut-être des Ammonites eux-mêmes, quoique ceux-ci assurassent n’avoir point entendu parler de ces troupes, ni vu entrer aucune armée sur leur territoire. Si néanmoins on refusait d’admettre que les tombelles du désert couvrent les corps de l’armée de Cambyse, je désirerais savoir à quel peuple elles