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voyages en égypte,


dit ce service d’après les promesses que celui-ci lui avait faites ; mais qu’il s’était trompé. Il parla ensuite de choses insignifiantes. Cependant quand nous fûmes seuls, et même sans interprète, il me dit en arabe qu’il aurait beaucoup d’obligation à notre consul s’il voulait bien parler au pacha en sa faveur ; et que lui, le bey, ne doutait pas qu’il ne s’entendît promptement avec le pacha ; puisque loin de faire tort à son supérieur, il en avait soigné les intérêts en améliorant considérablement ses terres, et que le déficit qu’on lui reprochait se réparait par son khasna ou trésor.

Je lui promis de faire ce que je pourrais. En effet, je mandai quelque temps après tous ces détails à M. Salt, en ajoutant que s’il pouvait faire en sorte que ce Turc fût réintégré dans sa place à Erment, il pourrait être sûr d’avoir pour ami le commandant de Thèbes. Le bey eut de la peine à me laisser partir. Il envoya ses chevaux et ses soldats pour m’escorter jusqu’au bord du fleuve ; et, entré dans ma cange, j’y trouvai les présens d’usage, tels que du pain, une brebis, etc.

M’étant mis en route, j’eus le lendemain, 5 mai 1818, à une lieu en deçà d’Akmin, le spectacle de la plus belle éclipse de soleil que j’aie jamais vue ; la lune passa sur le milieu du disque du soleil, et n’en laissa paraître qu’un