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en nubie, etc.


craintes, et il fut convenu qu’après avoir employé trois jours aux préparatifs du voyage, nous nous mettrions en route.

Le camp des Bédouins était situé au pied de la chaîne de collines qui borde le désert[1]; le chef avait une tente plus grande et plus haute que les autres ; il jouissait de l’autorité d’un roi sur ces nomades. Je m’établis précisément devant sa demeure ; mon hadgi maure m’y fit une tente avec deux couvertures de laine. La manière de vivres de ces Arabes a été si souvent décrite que je crois inutile de m’y arrêter ; je dirai seulement ce que j’ai remarqué de particulier chez le cheik Groumar. C’était un homme vigoureux, de la taille de six pieds trois pouces ; sa physionomie annonçait un caractère prononcé, et il était très-avide de gain. Il jouissait d’une grande autorité sur ses sujets, et ce qu’il commandait, s’exécutait sur-le-champ. Il avait deux femmes qui s’accordaient parfaitement, et une vieille esclave noire, dont il avait deux beaux en fans, et qui par cette raison avait autant de pouvoir que les deux femmes légitimes ; celles-ci n’étaient au reste guère plus belles que la négresse. Leur principale occupation consistait à moudre du grain, et faire du beurre. Leurs moulins à bras sont bien

  1. Voyez l’Atlas, planche 25.