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en nubie, etc.


le trésor du pacha. Je passai la soirée avec lui, et en partant je lui promis de le revoir le lendemain, quand le cheik des Bédouins arriverait.

Je me rendis en effet chez lui le 14 ; mais le cheik n’arrivant point, je fus obligé de rester toute la journée oisif. Comme le bey entrait tous les jours à une heure fixe dans son harem, je me rendis au café du bazar de la ville, le seul lieu de divertissement public qu’on y trouve. Encore ce café n’est-il guère fréquenté que par la soldatesque turque ; car, bien qu’une tasse de café ne coûte que cinq paras, c’est-à-dire à peu près un sou, c’est pourtant plus qu’un Arabe ne peut dépenser pour son plaisir, puisqu’il ne gagne effectivement qu’environ quatre sous par jour. Il est curieux de voir l’air d’importance que les soldats turcs prennent dans ces cafés. Un binbachi qui n’a que le rang de sergent y transmet au caporal ses ordres dans le même ton avec lequel le cacheff les lui a adressés, et le caporal les annonce toujours dans le même ton au soldat, qui les transmet dans l’occasion de la même manière à quelque Arabe.

Le 15 le cheik arriva, mais il prétendit qu’il était incapable de me montrer la route du lieu où je voulais me rendre. Le bey exigea qu’il trouvât dans son camp quelqu’un qui connût la