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voyages en égypte,


neuf pieds de long ; mais les ruines de cet édifice sont tellement bouleversées, qu’il est impossible de reconnaître son plan. Ce n’est pas la dégradation causée par le temps qui a pu produire un bouleversement semblable ; il faut que ce temple ait été renversé par la main violente des hommes. Parmi ses débris je reconnus des fragmens de statues en brèche et en d’autres pierres employées par les sculpteurs grecs ; mais il n’y avait point de granit. Un de ces fragmens a pu provenir d’une statue d’Apollon. D’autres fragmens, d’une pierre grise étrangère aux montagnes du pays, ont fait partie de figures de lions. D’après un calcul approximatif, la ville a pu contenir cinq cents maisons, dont la plus grande n’avait pas plus de quarante pieds carrés ; l’enceinte du temple en a cent cinquante ; le mur est haut de trente pieds, et en a huit d’épaisseur. Au nord de la ville s’étend une vallée qui a dû être cultivée autrefois, mais qui est maintenant couverte de sable. J’appris que cette ville est connue des Arabes du lac sous le nom de Denay.

Revenus au bord du lac, nous nous embarquâmes pour l’île d’El-Hear qui est entièrement aride, et n’offre aucune trace d’habitation. Nous traversâmes ensuite le lac en nous dirigeant à l’est ; dans la traversée je vis des fragmens de