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voyages en égypte,


beaucoup de questions pour satisfaire sa curiosité ; entre autres choses il me demanda si je couperais ma barbe, lors de mon retour en Europe. J’avais alors la barbe plus épaisse qu’aucun de ceux qui m’entouraient, sans excepter même le bey. Je lui répondis franchement que, dès que j’aurais mis le pied dans mon pays chéri, je me débarrasserais de ce fardeau. Il me dit qu’il avait pourtant entendu dire à des Français que beaucoup de monde en France portait de la barbe, et il voulut savoir s’il n’en était pas de même en Angleterre. Je lui répliquai qu’on ne portait de la barbe ni en France, ni en Angleterre, ni en aucun pays de l’Europe, à l’exception de la Russie, où quelques classes la conservaient. L’assemblée n’entendit pas sans déplaisir que nous autres Européens nous fissions si peu de cas du plus grand ornement naturel des orientaux, et le bey

    on avait gravé avec art des hiéroglyphes et des caractères compliqués. Le savant ne reconnut pas la forme des pipes bycharites, en usage en Abyssinie. L’odeur du tabac ne put jamais le détromper ; elle était modifiée par un parfum de bitume qu’on avait habilement fait couler dans l’intérieur du tuyau. Le voyageur remercia beaucoup le Bédouin, et se hâta de payer trente-cinq gourdes, une pipe antique sur laquelle il se proposait d’écrire un long mémoire. » (Le Trad.)