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voyages en égypte,


arrangés pour le nolis avec le batelier qui ne ressemblait pas mal lui-même à Caron, nous chargeâmes l’esquif de nos provisions, et nous nous embarquâmes pour nous faire conduire vers l’ouest où était situé, à ce que l’on suppose, le fameux labyrinthe.

L’eau du lac était assez potable, mais un peu saumâtre ; encore n’est-ce que par un hasard que l’on pouvait la boire cette année ; c’est que l’inondation du Nil avait été si forte qu’elle avait non-seulement submergé tous les terrains élevés, mais qu’elle avait porté aussi, par le canal de Bahr-Yousef, une immense quantité d’eau dans le lac, qui s’était élevé à douze pieds au-delà de son niveau ordinaire. Les plus vieux pêcheurs ne se souvenaient pas d’un débordement semblable. Après avoir navigué tout l’après-midi dans la direction de l’ouest, et non loin d’une côte déserte, nous nous arrêtâmes le soir auprès du rivage. Notre vieux batelier alluma du feu, tandis que ses compagnons allèrent jeter leur filet, et nous prirent bientôt des poissons pour notre souper.

Le rivage où nous allions passer la nuit offrait des traces d’une ancienne culture ; on y voyait des souches de palmiers et d’autres arbres, à peu près pétrifiées ; la vigne y abondait. Au clair de