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en nubie, etc.


était hérissé de montagnes arides. À midi, nous fûmes au bord du lac, où nous n’aperçûmes pas une trace d’être vivant. Le guide nous conduisit le long de la côte, à une petite habitation ; c’était une pauvre hutte de pêcheurs, située auprès de l’endroit où le canal de Bahr-Yousef débouche dans le lac ; on n’y voyait qu’un petit bateau pourri.

Un soldat logé chez ces pêcheurs percevait autrefois un droit sur les poissons qu’ils prenaient ; mais actuellement ils n’ont plus qu’une part de la pêche qui se vend à Medinet-el-Faïoum au profit du pacha. Notre guide ayant demandé un bateau, on alla en prendre un à quelque distance de là, sur le canal. Quand il arriva, je crus voir la barque de Caron ou une de ces anciennes baris sur lesquelles les Égyptiens transportaient leurs morts au tombeau. À peine cette misérable embarcation avait-elle la forme d’un bateau. La carcasse se composait de pièces de bois grossièrement coupées et lâchement jointes par quatre autres morceaux ; autant de pièces formaient une espèce de pont : ni le goudron, ni la poix n’avaient touché cette barque informe, dont l’intérieur n’était garanti de l’eau que par les mauvaises herbes qui avaient rempli les jointures des pièces de bois. Après nous être