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en nubie, etc.

À mon arrivée à Alexandrie, j’y trouvai des lettres du consul et de M. Bankes, en réponse à celles que je leur avais écrites de Beban-el-Malouk. Un Arabe avait apporté ces réponses au Caire, et de là on les avait fait passer au port d’Alexandrie. Le consul m’y engageait à attendre l’arrivée des dépêches d’Angleterre, et de demander satisfaction des outrages de nos adversaires. C’était, je l’avoue, la dernière démarche que j’eusse faite de mon propre mouvement. Je connaissais trop le pays et l’influence du chef du parti contraire pour compter sur le succès d’une poursuite judiciaire : aussi ne fus-je point tenté de profiter du conseil ; et comme la peste régnait dans le port, j’étais décidé à m’embarquer. Mais M. Lee, vice-consul anglais, m’apprit qu’il avait déjà fait sa déposition au sujet de l’attaque commise sur ma personne à Thèbes, et qu’il l’avait remise entre les mains de M. Roussel, consul de France. Je fus bien aise de voir qu’on avait pris à cœur l’outrage qui m’avait été fait ; mais je n’osais espérer une satisfaction qu’on ne connaît pas dans ce pays, surtout quand il s’agit de gens tels que mes ennemis. M. Drovetti qui, en ce moment, se trouvait à Alexandrie, prit la défense de ses agens, et rédigea une protestation dans laquelle il accusait M. Salt d’être l’agresseur ;