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en nubie, etc.


en viendraient à cette extrémité, et qu’il ne me restait d’autre parti que de quitter le pays.

En effet, je me voyais exposé à la haine et à la vengeance d’hommes qui ne paraissaient redouter aucun moyen, quelque vil qu’il fût, pour atteindre leur but ; et que, malgré les avantages que je pourrais tirer des fouilles, conformément aux arrangemens que j’avais pris avec le consul d’Angleterre, je ferais mieux de partir de l’Égypte. Je revins en conséquence à Beban-el-Malouk, pour y faire les préparatifs de mon retour en Europe. Je mandai au consul tout ce qui s’était passé, en ajoutant que mon projet était de m’embarquer sur le premier bâtiment à Alexandrie, et qu’ainsi à la réception de cette lettre je serais probablement déjà en mer pour retourner dans ma patrie. Ayant terminé les modèles et dessins de la tombe royale, je fis embarquer tout ce que j’avais recueilli pour mon compte, sur le bateau qui portait l’obélisque ; et je ne m’occupai plus que de retirer de la tombe de Psammétique le magnifique sarcophage d’albâtre. C’était une opération très-délicate ; car les parois de ce tombeau étaient si minces que le moindre choc pouvait les briser. Cependant il fut tiré sans accident du souterrain, et dès qu’il fut dehors, on l’enferma dans une forte caisse. La vallée à travers laquelle