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voyages en égypte,


ma vie aussi cher que possible. Je descendis ; cependant M. Drovetti se radoucit et me dit que je ne courrais aucun danger tant qu’il serait présent ; et Lebulo qui m’avait assailli en brigand, suivit l’exemple de son maître, en feignant le rôle de pacificateur. L’affaire avait attiré une foule de paysans de Carnak ; à la vue de l’attaque qui avait été dirigée contre moi, ces barbares exprimèrent leur indignation de la conduite des chrétiens ; ils entourèrent le renégat et lui reprochèrent sa lâche provocation. Quelles idées cet événement doit-il avoir laissées dans l’esprit des Arabes sur la civilisation des Européens !

J’appris alors qu’un voyageur Européen se trouvait dans la demeure de M. Drovetti. Je le fis inviter par un Arabe à me servir de témoin dans la position où j’étais. M. Drovetti qui s’était calmé peu à peu, nia absolument avoir donné des ordres aux Arabes pour travailler sur aucun terrain de notre ressort ; il me blâma de ne m’être pas adressé à lui pour obtenir justice, et d’avoir empêché ses gens de travailler. Je répétai que je ne savais ce qu’il voulait dire, et que tout cela n’était qu’une machination de ses agens. Il me dit alors qu’un Arabe était venu chez lui pour l’informer que j’avais chassé ses gens du