Page:Belzoni - Voyages en Égypte et en Nubie, 1821, tome 2.djvu/135

Cette page n’a pas encore été corrigée
127
en nubie, etc.


diriger sur moi son fusil, s’écria qu’il était temps de me faire expier tout le mal que je leur avais fait ; l’autre m’accusa de lui voler le tiers du profit qui devait lui revenir de la vente de l’obélisque en Europe, d’après ses conventions avec M. Drovetti ; et faisant allusion à l’homme qui était tombé dans le Nil pendant la traversée de Thèbes au Caire, il dit que nous l’avions noyé.

Pendant que je cherchais inutilement à sortir de ce guet-à-pens en leur déclarant que s’ils avaient à se plaindre de moi, je leur promettais ample justice, nous vîmes accourir une autre troupe d’Arabes. Quand ils s’approchèrent, nous reconnûmes M. Drovetti avec son domestique armé de pistolets. Il demanda avec un ton qui n’était pas plus doux que celui de ses agens, par quel motif ou par quelle autorité j’empêchais ses gens de travailler. Je lui répondis que j’ignorais ce qu’il voulait dire, que j’avais été assailli par ses gens, et qu’il aurait à répondre de leur conduite. Il me commanda d’une voix impérieuse de descendre de ma monture ; je m’y refusai. En ce moment un coup de pistolet partît derrière moi ; j’ignore qui l’avait tiré. J’avais voulu éviter tout démêlé avec des gens qui se comportaient comme des bandits ; mais quand j’entendis le coup de pistolet, je pensai qu’il fallait vendre