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en nubie, etc.


autres Européens ; mais comme ces gens font souvent beaucoup de bruit pour rien, je n’y avais pas pris garde. Nos adversaires étaient logés avec leur chef, M. Drovetti, dans quelques huttes de boue parmi les ruines de Carnak. L’arrivée de l’obélisque à Louxor les avait mis en fureur ; ils voulaient se venger sur moi, mais en évitant de paraître comme agresseurs. La première chose que je vis en arrivant sur le terrain qui nous avait été alloué, ce furent des ouvriers qui y travaillaient pour le compte de la partie adverse ; il n’y avait point d’Européens : mon domestique me fît apercevoir que l’on travaillait sur notre terrain ; mais je lui enjoignis de ne pas s’en mêler, et nous continuâmes notre route.

L’endroit où l’on travaillait, touchait à de petits lacs, et nos adversaires étaient établis dans un coin des propylées. Nous passâmes tranquillement devant eux, et nous continuâmes notre excursion jusqu’à l’extrémité septentrionale des ruines, où j’examinai attentivement le terrain. Revenant ensuite vers les propylées, nous rencontrâmes un de nos Arabes qui accourut vers nous en criant que nos adversaires l’avaient rudement battu, uniquement parce qu’il appartenait à notre parti. C’était un prétexte pour engager la querelle ; je sentis le piége, et pour