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en nubie, etc.


sent du village au moment où le soldat avait été égorge. Malgré le despotisme qui règne dans les provinces turques, ou plutôt à cause de ce despotisme même, il y a beaucoup d’impartialité dans les témoignages rendus en justice ; c’est que le faux témoin risque de recevoir la bâtonnade sous la plante des pieds si la fausseté de sa dépotion est avérée. Un millier de coups n’est que le taux ordinaire de la punition en pareil cas. L’audence finit par une décision du bey, portant que le drôle serait battu et renvoyé en prison. J’ai appris dans la suite que quelques uns des prévenus ont été décapités ; mais je n’ai pour garant de ce fait que mon interprète.

Après l’audience, le bey me fit appeler pour s’entretenir avec moi. Quoiqu’il sache d’autres langues, il ne veut pourtant parler que turc ; ainsi je pris l’interprète avec moi, et j’allai m’asseoir sur un banc auprès du fauteuil du bey. Il commença par me parler encore des pyramides ; il témoigna son étonnement de ce que nous ne pouvions pas dire par qui ces monumens avaient été bâtis. Tout en m’adressant des questions, il voulait pourtant avoir l’air de ne rien ignorer. Je lui montrai le plan de la seconde pyramide ; il dit tout de suite qu’il comprenait la distribution de l’intérieur ; mais quand je lui montrai