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en nubie, etc.


et il vint recevoir le reste au moment d’entreprendre le transport. Je n’eus garde de le lui refuser ; j’exigeai seulement qu’il donnât sa parole, en présence de deux de mes gens, d’être fidèle à ses engagemens : c’est ce qu’il fit. Après avoir pris des arrangemens au sujet du nombre d’hommes dont il avait besoin pour le lendemain, il partit pour son poste. J’allai encore examiner, dans la soirée, les rochers de granit qui hérissent la cataracte, et à travers lesquels il s’agissait de faire passer l’obélisque. Je fis, dans cette excursion, une remarque que je crois devoir communiquer au public. Plusieurs de ces rochers sont couverts d’hiéroglyphes et de figures sculptées ; mais ce sont évidemment des ouvrages d’élèves, qui peut-être ont voulu s’exercer sur ces masses dans l’art de la sculpture. En contemplant ces rochers, je pensai qu’en examinant les nuances de leur surface on parviendrait peut-être à calculer l’âge des montagnes. Puisque le granit, dans lequel on a taillé les figures, est parfaitement blanc quand on le coupe, c’est donc sa couleur primitive. Actuellement la surface en est d’un brun foncé ; la partie sculptée est d’un brun clair ; et les sculptures des temps modernes sont d’une nuance bien plus claire encore. Si donc on pouvait savoir combien il faut de temps