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en nubie, etc.


tous les habitans lui avaient répété que j’avais pris possession de l’obélisque, cet homme avait eu recours à la ruse pour venir à bout de ses desseins. Il avait persuadé à ces gens simples qu’il savait lire les hiéroglyphes, et que ceux qui étaient inscrits sur l’obélisque portaient que ce monument avait appartenu aux ancêtres de M. Drovetti, et que par conséquent il avait droit de le posséder. Le peuple avait ajouté foi à ce conte, et après leur avoir fait de petits présens, il les avait conduits chez le cadi, pour qu’ils déposassent en justice que l’obélisque était la propriété de M. Drovetti : le cadi ayant reçu également un présent, avait expédié une espèce de certificat, sur le témoignage des indigènes. Après avoir obtenu tout cela, M. Lebulo avait rédigé une note, et l’avait remise entre les mains d’un des cheiks de l’île, afin qu’il nous la présentât à notre arrivée. Pour n’être pas obligé de soutenir son imposture en notre présence, il était reparti.

J’appris tout cela dès que je fus débarqué ; mais je priai l’aga de se rappeler qu’il avait bien entendu, dès mon premier voyage, que je prenais possession de l’obélisque ; que je lui avais fait avancer de l’argent pour les frais de garde par un janissaire du pacha qui était prêt à attester le fait ; et que lui, l’aga, avait même un contrat pour re-